Comment « réparer » IBM ?

Publié le par unsa ibm

 

Comment « réparer » IBM ?

 

 

Pour le savoir il faut lire l’excellent article publié (en anglais) dans le magazine « Forbes », magazine économique américain   et référence en la matière, dans un article sans concession, mais réaliste sur le futur d’IBM, (ça fait peur) si rien ne change …

L’UNSA aurait pu écrire certains passages de cet article qui reprend ce que nous (avec d’autres organisations syndicales) dénonçons depuis longtemps.

Voir l’article à l’adresse :

http://www.forbes.com/sites/robertcringely/2014/10/23/how-to-fix-ibm

L'article est long et en anglais, si vous ne voulez pas tout lire, ci-joint quelques extraits choisis et traduits : 

Au début de son mandat en tant que PDG, Sam Palmisano a apporté des modifications qui ont créé les problèmes actuels d'IBM. Les clients d'IBM achètent moins de produits et services. Depuis 10 ans, les revenus ont diminué chaque trimestre. Les changements de Sam ont eu un effet sur la fidélité des clients d'IBM, dont beaucoup ont rompu une relation qui, dans de nombreux cas durait depuis plusieurs décennies. Aucune promesse de gain, aucun montage par l'ingénierie financière, ne permettra de résoudre ce problème.

IBM a oublié la partie la plus importante de la gestion d'une entreprise. Bien que la valeur de l’action soit importante, ce sont les clients qui font les affaires.

Sous la direction de Sam IBM a commencé à perdre en qualité et  à ne plus respecter ses engagements. IBM a comprimé les coûts sur chaque affaire sans tenir compte de l'impact que cela aurait sur les clients. Et les clients l’ont payé cher. La réputation d’IBM gagnée depuis plus d'un siècle a été ruinée en quelques années.

Ce que Virginia Rometty et IBM ont besoin de faire maintenant est simple: Arrêter de prendre des décisions qui sont préjudiciables à IBM. Le retour vers les clients est une priorité de l'entreprise. Ce sont après tout eux qui génèrent le chiffre d'affaires d'IBM. …/…

IBM subit une hémorragie de ses talents à l'échelle mondiale et ceci dans toutes ses divisions. …/…

Les IBM’ers, comme ils se nomment, sont sous-payés, négligés, et ont été victimes d'abus pendant des années. La plupart des 400,000 employés d'IBM ne travaillent plus pour l'entreprise. Leurs emplois sont devenus des cauchemars. On les empêche de faire du bon travail. Ils savent qu’IBM néglige ses clients, mais ils sont impuissants à faire quoi que ce soit. Le mieux qu'ils puissent faire est d'essayer de survivre jusqu'à ce que la raison revienne à la direction d'IBM, sait on  jamais ?

Chaque réduction d’emploi a maintenant un impact direct sur les recettes. Après le gain du 1er trimestre 2014, « Miss IBM » a frappé durement ses équipes de soutien aux ventes  avec des licenciements, ce qui a eu pour conséquence immédiate de rendre beaucoup plus difficile, pour IBM, de vendre des produits et services …/…

Après 10 ans de licenciements continus, toute réduction subséquente d’emploi a un impact direct et immédiat sur les entreprises. IBM ne peut plus se permettre de réduire les effectifs. …/…

IBM doit cesser toute réduction de personnel et commencer à agir pour conserver ses bons éléments, y compris les payer mieux. …/…

Ces 10 dernières années la seule action d’IBM a été de remplacer la main-d'œuvre qualifiée américaine par de l’offshore low cost. L'effectif d'IBM de 400 000 salariés est impressionnant. Demandez à IBM combien d'entre eux ont un minimum de formation  et travaillent pour IBM depuis moins de 3 ans? Cette énorme main-d'œuvre est maintenant une coquille vide. …/…
Aujourd'hui chez IBM "le respect de la personne" est mort. …/… Toute décision prise par IBM dans les 10 dernières années a été de trouver des moyens de ne rien dépenser, faire aussi peu que possible, et obtenir des dividendes à $ 20. L'effectif d'IBM fonctionne en mode de survie. Les salariés n’ont plus de voix, plus les moyens de faire progresser IBM, et ils ne vont certainement pas se mouiller. IBM est en train de gaspiller sa plus grande ressource et la plupart de ses meilleurs cerveaux. La plupart des business d'IBM sont en déclin. Comme l’entreprise décline IBM réduit ses effectifs. La qualité et les services empirent et les affaires diminuent encore plus. …/... De jour en jour la confiance et le respect des clients envers IBM diminue. Ils achètent moins. IBM a besoin de briser ce cycle de folie. Elle a besoin de commencer à traiter mieux ses employés et de les mobiliser pour sauver l'entreprise. …/…

Parce que leur seul objectif à été de monter le dividende à $ 20 EPS, les hauts dirigeants d'IBM sont devenus incapables de gérer leur entreprise. …/…

Heureusement IBM a renoncé à son objectif 2015 de 20 $ de dividende par action. Malheureusement IBM envisage toujours de continuer à réduire son personnel pour faire des profits, ce qui est fou. Maintenant, il devient douloureusement évident que cette manière de faire est destructrice pour la société. IBM a besoin de prendre du recul et d'être honnête avec elle-même et ses actionnaires. IBM a besoin d'établir des budgets et projections financières raisonnables. IBM a besoin de dépenser plus pour son personnel et pour s’améliorer. IBM a besoin de se regrouper et de réparer la société. Pour les trois à cinq prochaines années IBM devrait avoir des prévisions basses, mais avec encore de bons profits. Si elle le fait  avant 2020, elle pourrait redevenir un mastodonte.

En résumé, il faut changer le CIO et une grande partie de son équipe, oublier l’ingénierie financière et réinvestir sur le personnel, les clients, les produits. Rien de plus simple en somme … mais que l'équipe dirigente n'est pas prête à faire.

Malheureusement, nos dirigeants s’entêtent dans leurs erreurs. Pour preuve, ils ont programmés 600M$ au 4Q pour « frais de restructuration » et viennent de re budgéter 5 milliards de dollars pour continuer de faire du rachat d’action.

Pour l’UNSA, Les dirigeants d’IBM n’ont pas encore compris une chose pourtant simple :

·         La richesse d’une entreprise IT ce n’est  pas enrichir grassement ses actionnaires en toute circonstance et contre son personnel grâce à l’ingénierie financière.

·         La richesse d’une entreprise IT c’est surtout d’avoir du  personnel motivé qui sait qu’il sera récompensé à la hauteur des efforts qu’il fournit et qui croit à l’entreprise dans lequel il travaille.

 

L’UNSA souhaite bien du courage à l’équipe dirigeante IBM … En effet, elle a du pain sur la planche pour effacer ses erreurs et remettre le navire à flot !!!

 

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N
Ne vous inquiétez pas Hélène, les syndicats ont été et seront présents pour défendre les intérêts des IBMers comme il le font depuis des années.
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H
bonjour, j'avais lu cet article de FORBES il y a deux jours . la clairvoyance de l'economiste, qui conforte ma propre opinion et, je pense, celle de nombreux collegues, nous laisse penser au pire<br /> pour les prochaines années . J'ai 30 ans de compagnie, cela me démoralise.
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